Une journée avec... par ninjatools :D

Le soleil se levait doucement sur Republic City, comme pour éviter de la fragiliser davantage après les évènements passés. Un groupe nommé les Equalists avait malheureusement détruit la plupart des bâtiments de la ville, et, même si l’Avatar Korra et ses amis avaient réussi à faire fuir leur chef, Amon, cette ville qui avait été le rêve du Seigneur du Feu Zuko et de l’Avatar Aang semblait plus fragile que jamais.
Le crime avait énormément progressé en ville, et c’est avec l’angoisse au ventre que j’avançais, moi, ninjatools, l’envoyée spéciale du Forum Avatar-Korra, dans les rues, de peur de me faire aborder par telle ou telle bande de bandits ou par un pickpocket. Dans le fameux Forum, j’ai décidé, un jour, de partir à Republic City pour tenir informés les autres membres de ce qui s’y passaient, qui avouons-le, malheureusement, n’avaient plus beaucoup d’informations en masse sur leurs héros.
Eh bien, comme je l’ai dit, la criminalité ayant beaucoup augmenté, la première personne que je vais suivre est notre chère chef de la police, Lin Bei Fong !

Après avoir erré pendant au moins une heure dans les décombres de Republic City, sans pour autant avoir eu d’incidents fâcheux et surtout sans avoir croisé aucun de nos héros, je finis par être éblouie par un rayon de soleil, qui ricochait fortement sur la Statue de Toph, restée fièrement dressée sur le quartier général de la police, qui lui n’avait pas eu exactement la même chance –le côté droit du bâtiment était en miettes.
Je m’approchais donc, puis je franchis l’entrée pour me retrouver dans le hall, qui débordait de monde ; il y en avait tellement que je n’avançais plus, à cause de la foule mais aussi parce que j’étais impressionnée. Je finis par voir un officier s’avancer vers moi :
- Vous êtes ninjatools du Forum Avatar-Korra ? Le chef vous attendait. Venez avec moi, je vais vous faire passer.
Je le suivis alors dans une petite allée dérobée qui nous mena à un escalier. Une fois la montée des marches engagée, je demandais à mon guide :
- Pourquoi y a t’il autant de monde ici ?
- A cause des criminels arrêtés, mais ça vous le saviez, répondit-il. Il y a aussi des gens qui viennent dénoncer un crime, et aussi les « restes » des Equalists qui sont ramenés chaque jour pour être emprisonnés. Si vous saviez…
- Je vois.
- Soit dit en passant, je vous trouve un peu jeune pour vous prétendre reporter…
- Aang a bien sauvé le monde alors qu’il n’avait que douze ans. Donc je pense que j’ai le droit à mon titre de reporter à quinze !
L’officier pouffa, et la conversation s’arrêta là. Puis à la sortie des escaliers, un couloir nous attendait, et après que nous l’ayons pris, il s’arrêta devant une porte, me disant que le chef sortirait bientôt, à la fin d’une réunion. Mon guide me dit qu’il allait me laisser. Je lui demandais néanmoins son nom, et il répliqua :
- Je suis l’officier Song.
Grand silence de ma part. Cela me disait quelque chose. Il poursuivit :
- …Celui que Mako et Bolin ont assommé pour aller sauver l’Avatar, Tenzin et Bei Fong des griffes d’Hiroshi Sato dans son usine secrète.
- Oh, c’est vous qui…
Ce fut à mon tour de retenir un rire, du moins le temps qu’il s’en aille. Après je me suis lâchée…
La porte s’ouvrit à ce moment là, et Lin Bei Fong apparut bel et bien devant moi. Elle parut très heureuse de me voir, et me confirma bien ce sentiment en me donnant un grand coup dans l’épaule :
- C’est vous ninjatools ? L’honneur est encore plus grand pour moi que de rencontrer l’Avatar ! Très sérieusement, voir ceux grâce à qui nous existons, vous les fans, c’est fantastique !
- Euh, je vous remercie…fis-je, en essayant de changer de sujet. Dites-moi, Saikhan vous a rendu votre poste après l’attaque des Equalists ?
- Que ferais-je là sinon ?
L’emblème de la police, qui lui servait aussi d’insigne de chef, brillait fortement sur sa poitrine.
Lin m’invita à déambuler dans les moindres recoins du bâtiment, ce que j’acceptais gentiment. Nous ne parlions plus, et ce silence m’étouffait. Je n’osais pas lui parler des évènements passés, même s’il le faudra un jour –c’était un sujet de conversation devenu bien trop inévitable pour tout le monde. Cela dit, une fois arrivées dans son bureau, la tension se relâcha. Elle se décida à commencer :
- Pour ce que vous avez demandé tout à l’heure… Je n’avais pas souhaité reprendre mes fonctions… Du moins dans l’immédiat. Je tenais à m’assurer que Tenzin et sa famille soient en sécurité, et je les ai protégés personnellement. Maintenant que les reconstructions sont bien entamées, j’ai repris mon ancienne vie…
Je ne savais pas quoi répondre, alors je sortis un calepin pour noter quelques bribes de ses paroles.
Je tentais une autre approche :
- Vous savez que je connais votre fille ? Elle passe souvent sur le Forum.
- Ma…fille ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
Mince, c’est vrai que dans la seule série, Lin est « célibataire et sans enfant ». Pas d’Asuka.
- Eh bien, c’est délicat… Comment dire…
Ou comment ne pas se rattraper. Je partis donc observer sur le mur du fond une photographie de Toph, dans son uniforme, souriante, les mains derrière la tête et le talon frappant le sol.
- Votre mère et vous êtes les meilleures héroïnes que j’aie jamais vu. J’aimerais tellement savoir maîtriser la terre et le métal…
- Mais qui vous dit que ce n’est pas possible, même en dehors de notre univers ? lâcha-t-elle, l’autre sujet de conversation apparemment oublié .Tout est possible, vous savez.
Mentalement je la remerciais de son soutient. Elle me sourit et je fis de même. Et sans prévenir, elle me donna un autre grand coup dans l’épaule droite. Un petit cri m’échappa. Je me massais cette fichue épaule avec la main opposée, riant d’un rire légèrement jaune. C’est bien la fille de Toph.
- Vous pouvez me tutoyer, vous savez, lançais-je. Mais moi je crois que je ne pourrais pas.
- Très bien, dans ce cas, brisons quelques règles !
Elle ria.
- Et notre programme dans tout ça ?
- Nous irons, ce matin voir les officiers s’entraîner. fit-elle. Cet après-midi, je dois t’avouer que je n’en sais trop rien.
- D’accord.
Et, silencieusement de nouveau, elle m’invita à quitter son bureau. Nous marchions côte à côte, ne croisant étonnement plus personne –Lin me fit vaguement comprendre que personne n’était plus reçu après une certaine heure- et sans quitter le quartier général, nous nous engouffrions dans un escalier, avec écrit au dessus : « salle d’entraînement ».

La fameuse salle d’entraînement était une grande pièce circulaire, aux murs vides, sauf un avec une lampe au fond, avec le sol fait de terre et de rochers surélevés –logique– et une quinzaine de cibles dispersées de façon presque aléatoire. Minimaliste au possible.
Six officiers étaient en plein exercice, surveillés par celui dont nous parlions tout à l’heure, Saikhan. Lin me conduisit vers lui, afin de faire les présentations.
- Saikhan, voici ninjatools du Forum Avatar-Korra. Et ninjatools, voici Saikhan.
- Enchanté, me fit-il. Vous êtes venues pour observer l’entraînement toutes les deux ?
- Exact.
Lin se dirigea vers les officiers, qui, en la voyant, se rassemblèrent au centre de la salle. Elle nous invita, Saikhan et moi, à la rejoindre. Le temps que nous arrivions, je glissais à l’ancien chef, mon calepin à la main:
- Dites-moi, j’ai eu des remarques de certaines personnes sur le Forum comme quoi votre chef était devenue un peu trop gentille… Vous sauriez m’éclairer ?
- Eh bien, répondit-il dans un murmure, je crois que l’entourage de l’Avatar et celui des enfants de Tenzin lui a profité. Mais elle n’a pas changé pour tout… S’il se passe ce que je pense pendant ton « entrevue », tu comprendras.
Je le remerciais, tout en notant cela sur une nouvelle feuille. Et pour mon plaisir personnel, je rajoutais en bas de la page un « Je t’ai eu peeta ! » avant d’écrire « Enlever cette phrase pour la version finale du reportage ».
Maintenant que tout le monde se trouvait au même endroit, le rituel des présentations se fit à nouveau. À cause de la présence de Lin, les officiers restaient tous au garde-à-vous, mais une fois les banalités échangées, ils oublièrent tout protocole et se jetèrent sur moi –j’exagère à peine- pour m’assailler de questions :
- Est-ce qu’on parle beaucoup de nous de là où vous venez ?
- Il y a beaucoup de fans, alors oui. Répondis-je.
C’est incroyable, ils se poussaient pour avoir des informations…
- Qu’est-ce qu’on pense de nous ?
- Plein de choses, et la majorité sont positives, ne vous inquiétez pas !
Cela continua ainsi pendant dix bonnes minutes. Et ce n’était pas près de finir !
- Est-ce que je pourrais rencontrer votre administrateur ?
- Quoi ?
- Madame Bleu ! Je suis un fan.
Dans la salle, les officiers se mirent tous à crier « Oui, Madame Bleu ! peeta ! Asuka ! Chesrish ! Jack O’Lantern ! Tous ! »
Je tentais tant bien que mal de comprendre et ensuite de formuler une réponse. Sans succès.
Lin me tira de cette étrange situation en criant:
- Assez ! À l’entraînement, tout de suite !
Et, le regard sévère, elle pointa du doigt l’une des cibles.
- Mais… firent les officiers.
- On ne discute pas les ordres ! AU travail, maintenant !
Comme les officiers ne bougeaient pas, elle serra les poings et ramena ses bras vers elle avant de les faire passer le long de son visage, soulevant le pan de terre où se trouvaient les réfractaires. Ils paniquèrent. Brusquement, elle poussa ses bras vers l’avant et balança le morceau de terre et ses « passagers » contre la cible qu’elle indiquait tout à l’heure. Un grand bruit de choc se fit entendre.
Les officiers, tous recouverts de terre et de morceaux de caillou, poussaient des gémissements ou de petits cris. Lin s’essuya les mains l’une contre l’autre et dit :
- J’espère que vous avez compris que j’ai fait ça pour votre bien et le salut de votre entrainement !
Au fond, elle aimait bien ses officiers, tout le monde le savait, vu qu’elle avait même sauvé une de ses équipes d’Amon –trop tard il est vrai. Mais je trouvais que ses gestes, là, avaient été un peu…excessifs.
Saikhan incita les officiers à se remettre au travail tandis que Lin et moi prenions position un peu à l’écart, pour observer tranquillement.
Regarder les officiers était plaisant : voir des câbles métalliques se fracasser contre les cibles, de la terre se transformer en « boulet de canon » sous ses yeux ou des maîtres de la terre se livrer à un minuscule duel ; autant de choses fantastiques. Lin, à côté, pestait contre un officier qui ratait un exercice avant de murmurer des encouragements. Je souriais.
Au bout d’une heure, Lin me dit qu’il était temps que nous partions, et aussi qu’elle m’invitait à déjeuner. J’acceptais son invitation gentiment, lui disant juste que j’allais dire au revoir à Saikhan. Mais la seule chose qu’il me dit fut :
- Tu vois que Bei Fong ne s’est pas complètement transformée en gentille !
- J’ai cru remarquer, oui… Au revoir.
Je fis demi-tour et je vis que Lin m’attendait à l’entrée de la pièce. Même si elle avait un peu exagéré avec ses officiers, elle m’avait tirée d’une drôle de situation, et puis c’est comme ça que les fans aiment les Bei Fong… Je ne vais donc pas lui en tenir rigueur pour cette fois.

À l’extérieur, Lin me dit :
- Nous allons acheter des brochettes à un vendeur ambulant.
- Vraiment ? fis-je.
- Ne me regarde pas comme ça, je ne suis pas comme Asami, j’aurais bien du mal à payer les Cuisines Kuang !
Elle rigola avant que je fasse de même.
Nous avons rapidement trouvé un vendeur, et Lin tenu sa promesse : elle m’invita et paya 6 brochettes -3 achetées, 3 offertes, autant sauter sur l’occasion !- que nous nous partagions.
Au fond, c’était peut-être mieux que nous mangions en marchant, parce que Lin me fit découvrir la partie de la ville où nous nous trouvions, étrangement épargnée par las attaques Equalists.
C’était magnifique : Les toits étaient faits dans une sorte de verre couleur jade légèrement transparent, les murs semblaient d’or, couverts de décorations, comme des lanternes rouges ou des symboles représentant les quatre éléments. Et le plus important : l’endroit grouillait de vie. Les échoppes avaient fleuri sur le bord des rues et leurs tenanciers criaient la qualité des produits que l’on y trouvait, les enfants s’y avançaient timidement avec une pièce à la main, avant de partir en courant, et les gens en général semblaient heureux et riaient entre eux gaiement.
Puis, après avoir fini nos brochettes, qui d’ailleurs finalement étaient délicieuses, Lin porta son regard vers un point mystérieux, avant de le rejoindre avec hâte. Il me fallu courir pour la rattraper, et lorsque je la rejoignis, je vis qu’elle discutait avec Tenzin. J’arrivais, essoufflée. Lin nous présenta, Tenzin et moi. Il s’inclina respectueusement, puis je l’imitais. Il m’annonça :
- Je viens de demander à Lin si elle souhait passer sur l’île du temple de l’Air pour voir les enfants, vu qu’elle manque surtout à Meelo… Aïe !
Lin venait de frapper son vieil ami en lui mettant une claque sur l’arrière de la tête, l’air gêné. Tenzin se frotta l’arrière du crâne avant de continuer :
- Enfin bref, elle a accepté l’invitation, et si tu le souhaites tu peux nous accompagner !
- Avec grand plaisir ! Je rêve de rencontrer tout ce petit monde ! Et surtout, voir ce que Lin fait quand elle est sur votre île… Aïe !
Lin me frappa à mon tour en grommelant.
Notre nouveau trio se dirigea vers le port, avant de monter à bord d’un bateau pour l’île du temple de l’Air. Le trajet fut calme, et je pus observer la statue de Aang, veillant éternellement sur Republic City.
Une fois arrivés au débarcadère de l’île, nous remarquions que Pema, la chère épouse de Tenzin, était en train de courir dans notre direction. Elle se jeta dans les bras de son mari :
- Tenzin !
Lin et moi échangions un regard inquiet. Pema quitta l’étreinte de son mari avant de hurler :
- Les enfants ont été enlevés !